Le grand chantage
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Paiement Cash est un honnête thriller, un film qui n'essaie jamais de prendre son spectateur pour un idiot. Tout de même imparfait, il amène de sacrées qualités à celui qui le visionne, autant esthétiques que rédactionnelles. L'on ne pourra pas dire non plus que c'est l'oeuvre du siècle, mais au moins tente-t-elle d'apporter un minimum d'originalité au sein d'un genre pourri par les mêmes thèmes rébarbatifs et constamment traités de la même manière.
Ce que l'on ne pourra guère reprocher à cette petite série b sans prétention. Car bien plus que de nous fournir un divertissement basique et banal, l'équipe en charge du projet nous a pondu une exception dans le paysage des films méconnus, une petite perle de noirceur et de violence, le genre pas parfaite mais qui t'en bouche un coin.
Parce que "Paiement Cash", c'est un film qui se démarque pas son manque d'action directe, de violence frontale; ici, tout est sournois, tout se fait dans le dos de l'autre. Le protagoniste préfèrera ainsi monter ses ennemis les uns contre les autres plutôt que s'acheter fusils et grenades pour aller leur péter la gueule en bonne et due forme. L'on aimera ou pas ce rythme ci, mais force est de constater que c'est une sacrée prise de risque.
Cela participe notamment à rendre le film original, à lui permettre de se démarquer du reste de la concurrence; il n'est pas banal. Cela, on ne peut le lui enlever : c'est un film noir, un film profondément sombre, une oeuvre très intéressante qui plaît notamment par son atmosphère pessimiste et ses passages matures et violents. Ici, rien n'est joyeux; l'homme n'est pas bon. Il n'y aucun espoir à son sujet; il n'est que décadence et pulsions salaces, voyeur pervers et meurtrier sanguinaire.
Son acteur principal tient d'ailleurs très bien cette sombreur de tous les instants; son jeu incarne la violence de son personnage, le désespoir de cet homme qui n'a plus rien à perdre. Face à l'adversité, il usera du feu pour vaincre le feu, de la glace pour vaincre la chaleur; il utilise l'homme pour tuer l'homme, ne s'implique jamais dans ses meurtres. Presque jamais.
Face à lui, de pauvres types, des âmes perdues qui voulaient se faire un maximum de fric de manière peu honorable, profitant de ces mêmes vices qui caractérisent les hommes. Face à lui, des types qui ne sont pas à la hauteur, des méchants de pacotille qui ne s'attendaient pas à tomber sur telle personne; c'est un peu le retournement des rôles, l'Orange Mécanique du chantage. C'est une certitude, les apparences sont bien trompeuses.
Et puis, ça part en vrille, et y'a la fin qui s'en vient. Inexorablement, la vie suit son cours ou touche à l'étreinte glacée de la mort, et le film se termine. "Paiement Cash", c'est le destin de quatre pauvres types qui se pensaient au dessus de tout, et n'étaient finalement qu'au dessous de la décence la plus élémentaire. Triste histoire de luxure et de noirceur passionnée.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Une vie de cinéphile et 2016, Année du Bac, de Batman et de la Hausse du Chomâge !
Créée
le 7 nov. 2016
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