Épisode plutôt méconnu de la décolonisation, la période à laquelle s'attache le film est intéressante à bien des égards puisqu'elle illustre assez bien, et de manière plutôt objective me semble-t-il, les rouages monstrueux de la colonisation et de sa débâcle. Ce film nous propose donc un récit historique intéressant, planté dans de superbes décors.
L'histoire quant à elle n'est pas dénuée d'intérêt, mais c'est dommage qu'elle se déroule sur deux dimensions temporelles, en effet, ces aller-retours dans le passé m'ont semblé très maladroits et ne pas coller avec le reste du film. Pour ma part, ils auraient dû se limiter au passé, ce qui aurait été bien plus immersif pour le spectateur. Car, autre reproche, le rythme est bien tenu, mais l'émotion passe au compte gouttes; il m'a été très difficile d'avoir de l'empathie pour les personnages et en particulier pour Kilian, ou tout du moins, pas avant une bonne heure et demie. La caméra m'a parue trop détachée du récit, avec donc un effet de distance, qui voulu ou non, donne un côté trop lisse, sans aspérités qui auraient pu lui conférer bien plus de caractère.
Dommage, car on sent l'inspiration mais le manque de langueur, de délicatesse, de silence parfois, fait qu'il n'y a jamais de véritable moment fort.
Pour les acteurs, la période historique, l'originalité et le dépaysement, on est quand même loin de la catastrophe, alors si on est bon public, le film devrait faire son effet.