Cours numéro 1 du scénariste : je sais choisir un bon titre.
C'est l'histoire de ces films que l'on sort de nulle part pour meubler une soirée pépère. On en attend rien car on ne sait même pas de quoi ça parle. On appuie simplement sur play et en avant.
A bien des égards Pandorum se rapproche des nanardstype "Montre évadé de l'espace" qui passaient en seconde partir de soirée sur M6 le samedi soir après X-Files ou encore certains épisode sciencefisssionesquementépouvantistifiant de la série des Sliders. C'est souvent mal filmé, trop sombre, les dialogues frisent le risible avec leur lot de mots techniques histoire de bien faire film de SF. D'ailleurs on pourrait croire à l'oeuvre d'un débutant ou stagiaire qui, désireux de montrer qu'il connait le genre SF au cinoche, a rempli un tableau du genre :
musique angoisse : c'est fait
photo bien sombre : c'est fait
le couloir dans la pénombre avec les portes : c'est fait
je rampe dans un tunnel qui fait trop peur : c'est fait
les corps mouillés / souillés : c'est fait
la fille qui sait se battre : c'est fait
le noir / indien / mexicain / asiatique qui balance une phrase dans sa langue et qui a droit à un duel plein de muscles : c'est fait
un poil de gore : c'est fait
les bêtes bizarres qui courent / se cachent / bouffent / crient : c'est fait
le chef qui pète un câble : c'est fait
l'Homme qui fait mumuse avec les gènes / expériences : c'est fait
le décompte type compte à rebours mortel : c'est fait
la vérité est ailleurs : c'est fait
Bref une longue lignée de poncifs du genre qui, mis bout à bout, son censés faire un film de SF. Durant 1h45 on a donc l'étrange impression de suivre une sorte d'Alien du pauvre, avec une touche horrifique aussi sympathique que souvent mal filmée. Un huis-clos oppressant qui n'a pas de tension. Un peur suggérée qui fait sourire. Il n'y a pas à dire, comparativement, Sphère est un diamant.
Le pompon revient bien entendu au titre, Pandorum. Après une demi-heure environs on apprend que Pandorum est une maladie de l'espace qui rend fou. Ben voilà, l'art de flinguer son intrigue en un mot. La tentative de pseudo twist final explose en plein vol ! Perso je fais ce film, je commence par l'intituler Elysium, du nom du vaisseau. Là, déjà, je me garde une munition quant à ma boîte de Pandore.
Il n'en reste pas moins que je n'ai pas passé un mauvais moment. La seconde moitié du film est meilleure, un poil plus tendue et, surtout, le scénario demeure intéressant. Cette nouvelle humanité, cette arche de Noé, cette planète, Tanis (au passage choisir Tanis, la ville détruite par Dieu cf Les aventuriers de l'Arche Perdue, nickel pour conjurer le mauvais sort ^^U) disposent d'un vrai potentiel. Donc la moyenne à ce film qui, lui au moins, tente de faire quelque chose d'un poil plus personnel dans un univers de SF qui aime repartir sur du pure reboot honteux dans le genre Total Recall 2 ou l'éventuellement catasclysmique Balde Runner 2.
Et puis moi, Dennis Quaid, il m'est toujours sympathique.