Après s'être enfin fait un nom à Hollywood grâce à ses thrillers ingénieux et inédits tels que Seven ou Fight Club, David Fincher revient en ce début du millénaire avec un huis-clos angoissant : Panic Room. Surfant encore une fois sur un pitch improbable, le réalisateur anglais réussit à garder le suspense durant près d'1h45 grâce à des rebondissements et autres légers retournements de situation, infligeant sans cesse à ses interprètes des embûches qui font perdre petit à petit espoir.
Une mère et sa fille, trois cambrioleurs déterminés, une immense maison remplie de pièces et une "pièce de panique", endroit impénétrable où sont bloquées les deux femmes. C'est avec ces quelques éléments que Fincher va nous entrainer dans un thriller bien mené et surtout assez original. Usant et abusant encore et toujours de ses effets de style amorcés sur Fight Club, il parcourt la maison dans ses moindres recoins (au sens littéral du terme) à travers un plan-séquence vertigineux.
Inutile ? Pas tellement, puisque ces effets servent à bien analyser les méandres de la maison et à bien tout comprendre quant aux stratagèmes multiples des cloitrées et des méchants. Psychologie des personnages travaillés et environnement réaliste contre quelques séquences hollywoodiennes magnifiques mais peu crédibles (la scène de la bonbonne de gaz, le final interminable...).
Jodie Foster est parfaite en mère de famille déterminée aux côtés de la toute jeune Kristen Stewart, convaincante malgré son jeune âge, face à un excentrique Jared Leto, un excellent Forest Whitaker et le terrifiant Dwight Yoakam, acteur beaucoup trop rare sur les écrans. Bref, avec Panic Room, David Fincher réussit encore le coche, malgré une fin un peu trop prévisible voire simpliste.