Panzehir est un film comme les Etats-Unis en produisaient dans les années 80, Hongkong dans les années 90, la Corée dans les années 2000... un spectacle viril, sombre, violent - une violence d'hommes, pleine d'héroïsme et de sentiments. On s'y bat jusqu'à son dernier souffle et on y meurt dans une gerbe de sang.
Istanbul ressemble à Los Angeles. C'est une ville de mafieux et d'autoroutes anonymes. Trois clans, trois "Familles" se partagent le gâteau et, au milieu, Kadir Korkut le Démon, tueur à gages depuis 30 ans, une véritable légende, qui veut prendre sa retraite. Car Kadir est amoureux d'une belle Allemande, une musicienne aveugle. Son patron, presque son père, va se servir de lui pour éliminer en moins de six heures ses deux rivaux. Six heures, c'est ce qu'il lui reste à vivre avant que le poison ne le tue.
Sur ce pitch simple, Panzehir déroule son lyrisme flamboyant, son style ultra maniéré comme plus personne n'ose en faire (un personnage cite "Il était une fois dans l'Ouest", et ce n'est pas une vaine référence), trop, peut-être au goût de certains spectateurs. En ce qui me concerne, je suis tombé sous le charme de ce John Wick turc, plus romantique et plus burné que l'original.