Avec son pitch rappelant La guerre des Rose et son plan-séquence inaugural prometteur, Papa ou Maman laissait espérer une comédie enlevée et drôle, vacharde et un minimum incisive, d'autant que l'on retrouve au scénario les auteurs du sympathique Le prénom.
Malheureusement, le film de Martin Bourboulon va montrer rapidement ses limites, simple succession de vignettes tout juste amusantes, que l'on imaginerait presque improvisées sur le plateau juste avant de tourner. Si certains passages fonctionnent plutôt bien (la séquence des baffes), le reste s'avère bien trop inoffensif, d'autant que le film souffre d'un problème majeur: ses personnages.
Passe encore que les protagonistes représentent une fois encore une certaine catégorie de français, professionnellement épanouis et aisés (et qui font leurs courses chez Lidl, paye ta cohérence), vivant dans une maison magnifique. Mais que les enfants du couple soient aussi insupportables, mal élevés, têtes à claques, ruine totalement le concept d'un film qui perd du coup tout son potentiel comique et "subversif". Car comment jouer avec l'irresponsabilité soudaine des parents si leurs chiards nous donnent à nous aussi des envies incontrôlables d'infanticide ?
Gros pétard mouillé plus anecdotique qu'autre chose, Papa ou Maman peut faire illusion pendant quelques minutes, grâce à l'énergie de son couple vedette, mais s'avère au final éculé et bien-pensant, voire franchement limite dans son happy end.