Perdu dans une nuée de comédies françaises à la qualité inégale, Papi Sitter s’avère être une excellente surprise qui se saisit de caricatures épaisses pour mieux les entrechoquer et tirer de cet affrontement énergie et vitalité. Pour cela, il s’entoure de deux comédiens épatants et fort drôles dont l’un, Olivier Marchal, avait jadis dirigé l’autre, Gérard Lanvin, dans Les Lyonnais (2011). Leur camaraderie est palpable à l’écran, en dépit de l’animosité qui caractérise d’entrée de jeu leurs personnages ; cette complicité permet de donner aux échanges verbaux l’allure de véritable joutes chevaleresques, rythmées par un montage alerte quoique trop enclin à couper au lieu de laisser les scènes s’installer dans la durée. En résulte parfois l’impression d’avoir sous les yeux une collection de petits sketchs réglés en mode automatique, heureusement mis en rotation autour d’un moyeu efficace – prendre soin de Camille et la soutenir dans ses révisions pour le baccalauréat.
Certains diront que le film ne casse pas trois pattes à un canard et qu’il ne révolutionne pas la comédie ni dans ses thématiques ni dans sa forme. Certes. Mais une comédie qui fait rire, brosse le portrait de personnages attachants, sait diriger ses comédiens, divertit en somme, ne trouve-t-elle pas là valeur et preuve de sa réussite ?