Soyons honnêtes : ces deux étoiles ne reflètent pas le réel plaisir que j'ai ressenti devant « Papillon noir », polar efficace et rondement mené. Il est d'ailleurs réjouissant de voir une production TF1 faire preuve d'ambition et même d'une certaine créativité, à l'image de quelques scènes particulièrement réussies. De plus, l'improbable opposition Stéphane Freiss - Eric Cantona s'avère une bonne surprise, chacun restant crédible d'un bout à l'autre dans des rôles pourtant pas évidents. Reste qu'il y a quelques éléments cinématographiques que vous devez maîtriser si vous voulez réussir votre coup, et que Christian Faure ne contrôle manifestement pas. D'avoir Hitchcock comme maître à penser, c'est bien. Encore faudrait-il montrer plus de subtilité et de nuance dans la mise en scène, sinon cela ne fonctionne qu'à moitié. Mais l'immense problème du téléfilm est ailleurs : c'est sa musique. Au-delà du fait qu'elle ne soit pas terrible, je n'ai pas mémoire d'une bande-originale aussi omniprésente et lourdingue, réduisant considérablement le niveau de l'entreprise. Ne soyons toutefois pas trop sévères, car malgré ces grosses lacunes, le suspense reste présent jusqu'à la fin, l'habileté du scénario rendant difficile de rassembler toutes les pièces du puzzle. Et si le coup de théâtre final est attendu, la démonstration implacable n'en est pas moins convaincante, d'autant que nous n'avions en définitive qu'une partie de la vérité... Sentiment mitigé donc, auquel vient s'ajouter une légère frustration, mais si vous êtes bon public, « Papillon noir » devrait largement remplir sa part du contrat : pas si mal.