Je n’ai jamais été un grand fan de ce film, si ce n’est de son excellent épilogue qui parodie Les Dossiers de l’écran. L’ensemble est une grande pantalonnade qui ne recule devant aucun excès pour mettre en boite la vision franco-française du cinéma sur la période de la Résistance. Tous les personnages sont des caricatures de modèles déjà très caricaturaux et le film n’a quasiment que ses personnages à raconter. Avec sa galerie de vedettes, même dans les seconds rôles comme dans les grands films de guerre, il se montre paresseux dans son scénario et, surtout, plutôt avare en gags. C’est globalement amusant mais c’est très rarement drôle. On est donc assez loin des réussites de la troupe du Splendid mais aussi des petites comédies troussées par certains de ses membres (notons par exemple Les Babas cool écrit par le duo Clavier – Lamotte).
Oscillant entre grotesque (Super-Résistant, scène clipée de l’interprétation de Je n’ai pas changé par Jacques Villeret) et évocation de réalités plus sombres, le ton semble toujours outré et ne parvient jamais à trouver la juste distance. Certes, l’objectif du film est de justement parodier avec excès un certain cinéma mais la pochade est tellement appuyée qu’elle perd souvent de sa force. La dernière séquence du film autour des Dossiers de l’écran vient justifier l’outrance générale de l’ensemble mais elle est cependant parfois bien lourde à avaler. Certains acteurs ne sont, en outre, pas toujours exploités à leur juste mesure tandis que d’autres paraissent franchement mal à l’aise.
Paradoxalement, le résultat n’est pas aussi désagréable à regarder que les griefs qu’on peut lui reprocher. Mais on est quand même bien loin de ce qu’on pouvait espérer avec une telle distribution et un tel sujet. Le trio Poiré – Clavier – Lamotte semble quelque peu dépassé par son sujet et son budget, et la folie qui traverse l’esprit du film n’agit que par fulgurances. Le propos est intéressant mais le résultat pas à la hauteur de son potentiel comique.