La jeune réalisatrice Camille Fontaine signe un premier film fauché mais percutant, qui démarre comme une chronique sociale et prend progressivement la forme d'un thriller psychologique et d'un drame sur le thème de la mauvaise conscience.
"Par accident" bénéficie notamment d'une interprétation de premier plan, autour des trois protagonistes principaux, incarnés par un trio de comédiens inspirés.
La jolie Hafsia Herzi (que j'adore et qui n'hésite pas ici à s'enlaidir) campe une jeune travailleuse immigrée dans l'attente d'une régularisation, ce qui l'oblige à vivre avec son mari (Mounir Margoum, une révélation) dans un "taudis paradisiaque", isolés du monde dans une caravane en pleine nature.
Quant à l'épatante Emilie Dequenne, elle est celle par qui le scandale arrive, infirmière borderline et kleptomane, poivrotte et séductrice, elle ouvre l'héroïne au mode extérieur en lui redonnant une vie sociale, sous le regard bienveillant de l'époux, probablement charmé lui aussi.
Le film démarre par un accident de la route, au cours duquel Amra (Hafsia Herzi) percute un homme par inattention, lequel se retrouve dans le coma. Miraculeusement, un témoin surgit pour innocenter la jeune maghrébine, affirmant que la victime s'est jeté sous les roues de sa voiture : il s'agit de la flamboyante Angélique (Emilie Dequenne), véritable contraire d'Amra, ce qui n'empêche pas les deux femmes de se rapprocher...
"Par accident" est un bon petit film, tant par la durée (1H15 chrono) que par le budget, qu'il serait dommage de manquer, tant il ne manque pas d'atouts (mise en scène, scénario, écriture...)
On regrettera simplement que le dénouement nous laisse sur une mauvaise impression, le récit s'achevant sur une séquence finale hautement improbable, climax de la tension où les personnages adoptent hélas un comportement aberrant (notamment Amra).
On n'oubliera pas pour autant ce qui a précédé, laissant augurer de belles promesses de la part de Camille Fontaine, dont on suivra avec attention les prochains travaux.