Par-delà le bien et le mal par molliecchart
Je ne sais pas quoi penser de ce film que j'ai vu il y a 3 ou 4 jours!
Je lui donne la note de 4 parce que je me suis ennuyée et que je n'ai pas aimé le casting autour de Mortensen. Soit dit en passant, ce film devrait être interdit en VF.
Le professeur John Halder, un peu poète en voie de disparition dans le monde du nazisme montant, est passionné de littérature et méprise le national socialisme qui redonne libre cours aux auto-dafé livresques. Selon lui, Adolf Hitler est un guignol.
Son meilleur ami est psychiatre... et juif. Celui-ci s'occupe médicalement de la mère puis de la femme du professeur, toutes les deux enfermées dans leur bulle psychotique. La maladie mentale en arrière plan continu laisse présager la folie meurtrière à venir.
Le héros est d'entrée de jeu dans la mouise, entouré de gens qui le déconsidèrent et qui ne l'aident pas à se concentrer sur son travail. Pourtant il est adulé par l'administration nazie qui voit en ses bouquins une métaphore de l'idéal aryen par suppression de toutes les faiblesses l'environnant. Elle a besoin du prof pour dorer intellectuellement le blazon du national socialisme et lui demande d'établir une étude sur l'euthanasie.
Afin de conserver son poste à l'université, le héros accepte de faire ce travail ainsi que les titres honorifiques de l'armée nazie qui, à leur tour, redorent son propre blazon de professeur enfin respecté.
Mais son ami juif subit de plus en plus les affres de la persécution et ne parvient pas à ouvrir les yeux à celui qui était son ami sur la réalité de la situation. En effet, en plus de sa faiblesse caractérielle le prof délire à chaque signe de dégradation de la société. Au lieu de voir les persécutions, les vandalismes, les arrestations.. il se croit être devant un spectacle de comédie musicale.
Bien sûr il est trop tard lorsqu'il ouvre les yeux!
En gros on nous présente un personnage faible, qui n'a jamais su s'imposer et protéger ses convictions, ses amis, sa famille et encore moins sa passion de la littérature. Cette facette est très bien représentée par Mortensen.
Mais il ne peut pas tout faire si rien n'est exploité autour de lui, comme le rôle de son ami (surtout psychiatre) et de sa première femme (surtout musicienne). Mais surtout on subit la non traitance du thème pricipal qui reste quand même l'euthanasie en rapport avec la maladie mentale. Si la maladie est exploitée dans la sphère familiale où l'on sait qu'il refuse d'aider sa mère à mourir, elle ne l'est pas du tout dans la sphère globale de la société que l'on veut épurér.
Les nazis pensaient que les juifs étaient fous et mal dans leur peau. Or on ne voit pas bien quel est l'avis du prof sur cette question. Le travail qu'il doit faire échappe à l'intrigue et donc l'impact qu'il a eu sur la légitimité du camp concentrationnaire.
Lui-même se croit fou à cause de ces hallucinations. Il a conscience de ses défaillances psychiques mais on ne voit pas non plus l'impact de cette conscience sur sa réflexion au profit du parti. Car, si on comprend à la fin qu'il s'agit de prémonitions qu'il n'a pas su interpréter, il aurait pu au moins mettre en rapport son état et ses facultés à dresser cette étude.
On ne peut pas faire un film en se reposant sur les performances d'un seul acteur, qui sont d'ailleurs confirmées une fois de plus!