Le réalisateur Sud Coréen Bong Joon-ho continu à imposer un style toujours plus singulié par la projection d’un récit subtil entre satire et drame social à l’image d’une structure morcelée convergeant vers un modernisme ou la pauvreté des uns est la conséquence de la richesse des autres .
Si le réalisateur n’a pas souhaité faire un récit politique ou mettre en évidence le déséquilibre du système économique et social coréen , il n’empêche que celui-ci ne cesse de pointer les problématiques essentielles du XXIeme siècle : la précarité , les classes sociales , les lobbies ou la technologie.
L’intrigue de la 79eme Palme d’or repose sur l'affiliation progressive de la famille Ki-Taek chez l’élite Sud Coréenne entraînant ainsi le début d’un mécanisme à retardement au cœur duquel l’équilibre des personnages est sujet à l’implosion . Ainsi si le film empreinte les caractéristiques du thriller , celui-ci se démarque par son mélange de genre, l’orientant d’avantage vers le film d’auteur .
Par ailleurs, c’est dans la structure même du film que le réalisateur parvient à satiriser la codification stricte de l’ordre social Sud Coréen.En effet le réalisateur va représenter à l’écran une société structurée autours de catégories sociales qui sont les rouages immobiles d’un mécanisme plus large définit dans l’État et ceux par une composition « bizarroïde » transcendant toutes les catégories de genres et sous genres .
Par la projection de la rencontre de deux classes sociales aux milieux antipodes , l'auteur dévoile les écarts sociaux des systèmes occidentaux ou la précarité se heurte aux difficultés économiques . Les personnages Ki-Jeong et cho-woo-chik sont les représentations explicites de la « génération sampo » , celle qui n’a pas le loisir de rêver face à une politique de l’effort et du travail .
Les différences de classes sont d’autant plus mises en évidence que la caméra alterne d’un monde à un autre passant ainsi du monde souterrain des uns à celui aérien des autres .S’ajoute à la différence de milieux , les contrastes d’attitudes ,des comportements dissimulés dans l’ombre , derrière les murs , sous le sol tel des cafards , des parasites grouillants . Assimilés à des animaux aux apparences dociles dont l’odeur et le regard trahit plus que la parole .
C’est donc en apposant les contradictions allant du comportement sournois à l’ingénu , d’un décor vaste à la promiscuité que l’auteur parvient à mettre en évidence « les castes modernes » conséquence des préoccupations d’une société matérialiste .