La famille Kim, très pauvre, qui habite dans un demi sous-sol, un trou à cafards insalubre, convoite la grande maison bourgeoise de la très riche famille Park et en prend, progressivement, « possession »…. La pauvreté qui s'étend partout dans le monde, la pauvreté que l'on cache, la pauvreté que l'on ne veut pas voir, la pauvreté « qui ne doit pas franchir la ligne » (comme le répète à plusieurs reprises Monsieur Park), la pauvreté qui pue, la pauvreté qui sera la première victime des catastrophes naturelles quand les riches seront protégés, cette pauvreté fait ici irruption, remonte à la surface et dans les « hauteurs ». Bong Joon-Ho réalise un film d'une grande complexité et aussi un film « complet », à la fois une comédie qui tire souvent sur la farce et la bouffonnerie, un drame, un thriller et, surtout une fable politique et sociale sur le thème de la « lutte des classes ». Une « lutte des classes » qui n'a rien de marxiste car ce que veulent les exclus du film, ce n'est pas «changer le monde», c'est péter dans la soie comme les nantis. Les familles sont interchangeables et ce n'est certainement pas un hasard si leur structure est exactement identique (un fils et une fille). Un film vraiment virtuose tant au niveau de la réalisation qu'au niveau des rebondissements du scénario. La mécanique est vraiment très bien réglée (peut-être un peu trop ?).