Vingt ans déjà. Le dernier film du réalisateur de Halfaouine remontait à 1996 et puis, plus rien, si ce n'est un téléfilm. Critique, historien et professeur de cinéma, le tunisien Férid Boughedir s'est enfin décidé à reprendre la caméra pour nous parler de la Révolution du Jasmin. Mais à sa façon, avec malice, faconde et un sens de l'ironie qui font de Parfum de printemps un vague cousin de la comédie italienne ou encore de Pagnol. Il se sert d'un héros candide et amoureux, tout droit sorti de sa campagne, pour évoquer la fin du règne de Ben Ali et de sa clique. C'est souriant, méditerranéen et très léger. Agréable bien sûr mais un peu plus d'ambition dans la mise en scène et le découpage auraient donné au film une toute autre dimension, à l'image de Halfaouine ou d'Un été à la Goulette. Mais on est content de le voir de retour, Férid, avec l'espoir qu'il ne faudra pas attendre encore deux décennies.