"Si demain tout s'effondre, on allumera un feu et on se réchauffera avec les débris de leur monde, ce sera ça notre lumière."
Ce film raconte l'histoire d'Anna, une jeune femme perdue dans un Paris sous tension, et sa rencontre avec Greg, dans le hangar de la Peacock Society au rythme des sons de Laurent Garnier.
Dans un premier temps, Elisabeth Vogler met en avant la puissance de cette rencontre mais également son incertitude, dans un monde où il est normal d'avoir un métier stable, des projets, des envies... Et pourtant un monde où un avion peut s'écraser en quelques secondes, où des attentats se multiplient, où l'amour peut s'estomper petit à petit sans raison, un monde instable. On déambule alors avec plaisir et réflexion dans les rues de Paris avec Anna. L'idée que la plupart des scènes ont été tournées lors de situations réelles (attentats de 2015, nuit debout, Peacock Society, les manifestations...) rend le film encore plus puissant et grisant. De plus, le jeu sur la temporalité est très bien exécuté. En revanche, c'est peut-être le scénario qui est un peu trop maladroit.
Pour conclure, ce film m'a touché de par la beauté et la justesse de ses plans. La puissance des couleurs et de la bande son jouent également pour beaucoup dans la note de ce film. Paris est à nous, est une toute nouvelle façon de faire du cinéma (réalisation en indépendant et financement basé sur le crowdfunding) et qui n'est pas pour autant dépourvu d'émotions et de force, bien au contraire.