Paris nous appartient par Maqroll
Le premier long métrage de Jacques Rivette contient déjà la plupart de ses thèmes futurs et en premier lieu, bien évidemment, la persécution. Y a-t-il un complot contre les protagonistes ou tout cela provient-il de leur imagination ? La fin accréditerait plutôt la deuxième thèse avec sa question finale en forme d’incertitude angoissante. En fait, c’est le résumé de la vie humaine qui est ici exposé. Comme dans le récent Shutter Island, il pose la question cruciale de la différence entre la délire ou le complot. Par ailleurs, il faut noter la prédominance de la bande son qui apporte un relief étonnant au propos de l’auteur. Bien souvent, les paroles des uns sont couvertes par un fond sonore (le plus souvent les paroles des acteurs d’une pièce de théâtre en train de se faire) et apportent une touche de confusion supplémentaire. L’ensemble dégage une impression de force qui ne se démentira jamais dans l’œuvre de Rivette. Un film à découvrir si ce n’est déjà fait.