C'est toujours compliqué de donner son avis sur un film lorsque celui-ci nous a laissé une impression mitigée.
D'un côté, il m'a indubitablement séduit. J'ai été ensorcelé par la poésie confondante de son atmosphère mélancolique et contemplative, idéalisée par un travail visuel et sonore au-dessus de toute critique. J'ai ainsi pu adhérer sans encombre au rythme lent de l'errance solitaire du héros paumé (Harry Dean Stanton, génial), de sa réadaptation au contact humain, de sa réconciliation avec son enfant, de sa traque de la mère de ce dernier (Nastassja Kinski, bellissime).
De l'autre, lorsque les crédits se sont mis à défiler, la seule phrase à m'être venue en tête fut "tout ça pour ça". Qu'on ne se méprenne pas, j'ai trouvé le propos du film plutôt mignon et relativement bien amené (même si le tout manque parfois de finesse), mais il est finalement bien cul-cul la praline et pas forcément d'un intérêt capital.
Au final, une œuvre qui me laissera de bien belles images et quelques fragments sensoriels en mémoire, mais qui ne m'aura en aucun cas tourneboulé. Cependant, si l'on croit que l'important réside dans le voyage et non dans la destination, il n'existe pas de raison suffisante pour la bouder.