Quand t'es dans le désert depuis trop longtemps...
Paris Texas fait partie de ces films dont on a l'impression que rien n'y est exceptionnel mais que chaque chose est bien à sa place créant ainsi une harmonie parfaite.
La photographie de Robby Müller est remarquable, l'utilisation de l'espace et des couleurs occupe une place importante tout au long du voyage de Travis. La musique de Ry Cooder, dont le thème principal est inspiré d'un vieux blues «Dark was the night » de Blind Willie Johnson, accompagne harmoniquement les images. Les acteurs interprètent à merveille le texte de Sam Shepard, sans jamais le sur joué. Tout cela donne au film une certaine cohérence qui en fait une œuvre singulière.
Un des thèmes récurrent que l'on retrouve tout au long du film est celui de la difficulté de communiquer entre les êtres, présent notamment avec le mutisme de Travis au début du film, puis dans la relation avec son fils lorsque de simples regards deviennent plus efficaces que les mots, et enfin dans la scène du peep-show avec Jane ou le dialogue n'est possible qu'à travers un miroir sans teint ou le dos tourné. On retrouve également d'autres thèmes tels que l'isolement et l'incapacité à atteindre le bonheur. Travis, tel un cow-boy solitaire, part en quête afin de reconstruire le lien familial entre les deux personnes qu'il aime le plus et ainsi réparer les fautes commises dans le passée, même si cela doit passer par le sacrifice de son propre bonheur.
Paris Texas n'est pas un gros film comme la plus part des chefs d'œuvres classiques, c'est juste un film sincère, humaniste, émouvant, un exemple de simplicité comme l'on en trouve rarement.