Présenté en septembre 2016 à Toronto, le premier long-métrage de Sofia Exarchou, Park, est ensuite apparu au casting de nombreux festivals : San Sebastian, Londres, Genève, Angers, Rotterdam ... Dans le même temps, il n'est sorti que dans très peu de pays, le film se retrouvant à l'affiche en France, près de 4 ans après sa première projection ! De là à dire qu'il s'agit avant tout d'une œuvre de festival, davantage destiné aux critiques qu'au grand public, il n'y a qu'un pas. Puisque Sofia Exarchou a voulu tourner une fiction, et pas un documentaire, sur la déliquescence de son pays et sa jeunesse sans avenir, il est assez évident que dans sa recherche forcenée de réalisme il manque une véritable épine dorsale narrative qui susciterait plus qu'un intérêt poli. Les installations olympiques d'Athènes (J.O 2004) à l'abandon forment un cadre très symbolique mais cela et les jeux très virils des adolescents désœuvrés fonctionnent sur un mode illustratif, adossé à une volonté de démonstration à laquelle il n'y a évidemment rien à rétorquer. Assez loin de la Weird Wave grecque, étiquette d'ailleurs bien pratique pour évoquer des œuvres souvent peu comparables (de Alps à Suntan en passant par Stratos et Her Job), Park a du mal à convaincre avec son naturalisme joué et programmatique qui atteint ses limites dans les scènes finales avec les touristes. On en revient au constat qu'un documentaire aurait été plus efficace pour montrer la façon dont les Athéniens s'éteignirent.