Bon allez, on continue dans ma petite rétrospective sur les films d'action de ces 30 dernières années. Cette fois, on va parler d'un dur, un vrai, un pas drôle, un mec qui castagne autant qu'il mange. Pourquoi autant qu'il mange? Je sais pas. Bref. Jason Statham est un indispensable du cinoche de castagne, une figure montante, un classique bien jeune. Et donc, parmi ses oeuvres essentielles, sinon le "Transporteur", on peut surtout compter ce "Parker" ci, véritable film d'action dans le sens où je l'entends : violent, réaliste et pas trop bête. Mieux, même, il est assez intelligent pour le genre.
Mis en scène par le plus tout jeune Taylor Hackford, réalisateur de "Ray" et "L'associé du diable", on ne pouvait guère s'attendre à tomber sur un film réellement bourrin. Parce que non, "Parker" n'a rien d'un film bourrin, il est même très réfléchi. Déja, son réalisateur lui amène son propre style, un style qui révèle son inhabitude à tourner des films d'action, et rien que cela, c'est une forme d'originalité en soit.
Et donc, avec ce style nouveau, voilà que Statham nous sort un nouveau film d'action, et comme vous aurez pu vous en douter dès le début de cette critique, le niveau est bon, très bon. La mise en scène est l'une de ses principales qualités, on ne va pas se le cacher. Niveau réal, c'est le top du top, surtout pour le genre auquel il appartient : Hackford a un style particulier, un style qu'il emploit parfaitement pour mettre en avant la technique, la force et la technique de son acteur principal.
Parfois, la caméra semble un peu trop bouger, mais on ne va pinailler pour quelque chose d'encore plus futile qu'un simple détail ! On comprend quand même l'action, et on la suite avec grand plaisir. La réalisation est donc vraiment stylée, esthétique, stylisée : il y a un vrai travail de ce point de vue là, un travail qu'il faut souligner car il est assez inhabituel pour le genre. Et c'est aussi à cela que l'on reconnait les grands films d'action : à leur mise en scène. Mais pas que, comme vous allez le voir.
Ensuite, l'écriture est vraiment excellente. En fait, il faut bien souligner que c'est très rare, une écriture de cette qualité. Ce n'est pas tant dans l'originalité du sujet qu'elle marque, car il n'est guère original, c'est surtout dans sa manière de l'aborder. La démarche est visiblement pensée dans un but très réaliste, très "vraie vie", pour que l'immersion soit totale.
Et au final, elle l'est ! Parker, ou Statham, comme vous l'entendez, est typiquement le genre de héros humain : il n'est pas qu'un actionner, il peut aussi souffrir, à la manière d'un John McClane avant les années 2000. Ainsi, il n'est à l'épreuve de rien, ni des armes blanches, ni des balles, ni des coups.
Et des coups, croyez moi qu'il s'en prend, et plutôt deux fois qu'une ! Parker prend cher, et même s'il fait preuve d'une technique que peu d'hommes sur cette terre possède, il reste crédible, et l'on peut quand même s'identifier à lui. Ici, il n'a rien d'indestructible, contrairement à un très décevant "Transporteur 3", où le mec pourrait survivre à l'explosion de la Terre. Et cette humanité, elle donne lieu à une scène d'anthologie qui résume à elle seule le film : la scène du combat dans l'hôtel [spoiler]de Parker[/spoiler].
Tout y est : la chorégraphie parfaite, la technique de Statham, son charisme et sa "badassité", les plans de caméra parfaitement choisis, la bonne bande sonore et l'humanité du personnage. On a vraiment peur pour le personnage, d'autant plus que sa conclusion est assez inattendue. Vraiment, cette scène, c'est la première chose dont je me suis rappelé en le revoyant il y a quelques jours, et rien que pour elle, il faut visionner ce métrage.
Certaines scènes sont très belles, comme la dernière, d'une très belle moralité, et qui ne peut que faire sourire, le genre de fin qui te fait te dire : "Ah ouais, quand même", le genre de fin que tu veux au cinoche, mais que t'as si rarement. On pourra également noter l'excellente performance de Chiklis en bad guy ( la chose des "4 Fantastiques" ), et celle de Jennifer Lopez, qui marque ici son retour.
Rien de bien faramineux dans son interprétation, mais elle est quand même convaincante. Personnellement, je me suis régalé, car en plus d'être un solide film de baston, ce "Parker" est aussi violent qu'intelligent. Un film comme on en a trop peu de nos jours !
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