La beauté sauvera-t-elle le monde ? ?
Elle naît dans le sud de l'Italie, dans un décor de rêve près de Napoli. On lui donne le nom d'une déesse : Parthenope. Et quand elle apparaît à l'écran sous les traits de l'actrice Céleste Dalla Porta, on se pince pour y croire tant la beauté lumineuse de cette jeune fille est absolument subjugante. C'est dire.
Or, Parthenope comprendra vite que ses atouts physiques, parfois culpabilisateurs, ne lui offriront que de brèves joies superficielles. Elle rêve de philosophie, d'idées et d'humanisme, parvient à séduire (platoniquement) un ponte universitaire revêche qui la prendra sous son aile. Un drame familial ne fera qu'exacerber ce désir d'affranchissement et sa soif intarissable du verbe et de l'esprit.
Sorrentino nous propose ce parcours initiatique des années 60 jusqu'à nos jours en assumant jusqu'au vertige sa verve contemplative et vaporeuse. La balade mélancolique de la sublime Parthenope devrait constituer le meilleur spot publicitaire pour l'Italie du Sud ???
Les dialogues sont souvent caustiques et désespérés et la réalisation quasi onirique. Du coup, le film perd parfois en réalisme ce qu'il gagne en esthétique et en symbolisme. Il faut être disposé. Ce qui ne gêne probablement pas le cinéaste de "La Grande Bellezza", qui parie sur un long poème humaniste.
Il y a des films qui nous plaisent, d'autres qui nous parlent. Et généralement, ceux qui nous sont chers tiennent un peu des deux.
Beaucoup sont restés à quai ; et certains parient sur une Palme ! Voire...
PARTHENOPE pourrait se situer entre les deux, d'autant que les images de Sorrentino infusent longtemps après.
LG