Parthenope n'est pas la salope du Parthénon. Non, rien à voir avec le monument situé sur l'Acropole d'Athènes. Parthenope est une riche napolitaine, et Paolo Sorrentino nous raconte sa vie de sa naissance à sa retraite. Naissance, d'abord, dans l'eau, dans un décors paradisiaque de propriété située au bord de la mer, puis un lit-carrosse que son parrain a fait venir directement de Versailles : vous l'aurez compris, Parthenope est une princesse. La vie est facile pour elle, elle n'a qu'à bouger sa carcasse (pas dégoutante) de la mer (petite baignade le matin) au transat pour faire bronzette, puis manger un petit encas et boire quelque chose.
Seulement voilà, il y a une attirance entre elle et son frère. Ils sont tous les deux très beaux, très jeunes, très désirables, et puis ils vivent un peu en vase clos, richesse oblige. Donc lui est attiré par sa sœur, et elle aussi, mais c'est surtout lui apparemment.
Jusqu'à une nuit où Parthenope couchera avec un homme, sur une plage. Son frère ne le supportera pas et mettra fin à ses jours en se laissant tomber dans la mer, tel Egée lorsque son fils Thésée avait oublié de mettre les voiles blanches à son retour.
Parthenope est belle, riche et oisive, certes, mais elle est aussi intelligente. Elle va à l'université et elle étudie l'anthropologie. Elle a ça et la des discussions plus philosophiques qu'anthropologiques, et elle se demandera pendant tout le film ce qu'est l'anthropologie. Son professeur est joué par l'excellent Silvio Orlando qu'on avait déjà vu dans le rôle du cardinal Voiello dans les deux parties de la série de Sorrentino The Young Pope et The New Pope. Ici, s'il ne joue pas un cardinal, il y a aussi une histoire avec un fils qui a une condition particulière, qui vit reclus et dont il s'occupe.
Avec Parthenope, Sorrentino, nous fait une "piccola bellezza", c'est-à-dire une Grande Bellezza un peu au rabais. Là où l'image suffisait à nous transporter dans le premier, ici, malgré quelques moments de fulgurance et presque de grâce, l'ensemble retombe souvent un peu comme une mayonnaise ou une chantilly qui n'aurait pas pris. On oscille parfois entre Youth et La main de Dieu, et notamment, plus que pour les thèmes ou les lieux, par l'ennui généré. Espérons donc que dans l'avenir, Sorrentino mette son talent (certain) au service de scénarios un peu plus solides (mais il y a peu d'espoir).
6,5/10