Angélique, l'indomptable...
Voilà un film que n’aurait renié ni Pasolini, ni Fassbinder tant cette manière d’appréhender le sujet se rapproche d’un réalisme exacerbé. Car « Party Girl » est un film sur la douleur. Douleur d’une femme et d’une vie dont l’univers tant personnel que professionnel se résume au monde un peu glauque de la nuit, version Cabaret sordide. Et le film commence à un moment charnière où Angélique (interprétée par la magnifique Angélique Litzenburger), entraineuse de 60 ans se décide de raccrocher. Mais cela est-il possible ? Peut-on vraiment inverser l’empreinte d’une vie ? Avec un sujet aussi difficile, « Party Girl » se révèle être d’une incroyable pudeur. On découvre peu à peu, en même temps que son univers, le parcours d’Angélique avec ses envies, ses doutes, ses frustrations et ses rêves. Tout l’enjeu du scénario repose sur ces questionnements. Pas de pathos, ni de discours Bobo, les 3 réalisateurs ont choisi l’option d’une narration abrupte, parfois improvisée, mais qui résonne toujours juste. Que l’on soit d’accord ou non avec le comportement d’Angélique, il n’empêche qu’elle représente un des plus beaux personnages du cinéma français. On pense parfois à la poésie extra-terrestre de « Quand la mer monte », à la gouaille chaleureuse d’une « Paloma » mais surtout à l’intensité d’une Magnani dans « Mamma Roma ». Et même si "Party Girl » puise ses références dans le patrimoine cinématographique, il n’en reste pas moins un film incroyablement libre, personnel, fragile et dur, à l’image de son héroïne.