[Remarques générales. Je n'ai pas envie de juger et noter des films que je n'ai vus qu'une fois, souvent avec peu de connaissance du contexte de production. Je note donc 5 par défaut, et 10 ou 1 en cas de coup de cœur ou si le film m'a particulièrement énervé. Ma « critique » liste et analyse plutôt les éléments qui m'ont (dé)plu, interpellé, fait réfléchir, ému, etc. Attention, tout ceci sans égard pour les spoilers !]
Quelques mots seulement : j'ai vu Parvana il y a longtemps et, même si je l'ai apprécié, le film m'a peu marqué.
Ce dont je me souviens, c'est d'un jeu d'équilibrisme entre les couleurs abondantes de l'image et l'obscurité de ce qu'elle raconte : en quelque sorte, un film « pour enfants » (animation, personnages jeunes...) pour adultes, qui choisit la forme de la fable pour dépeindre une dure réalité.
Il n'est pas aisé de situer une histoire sous le régime taliban présenté ici, de doser réel et imaginaire. Pourtant, on a besoin de fictions, partout et tout le temps, et d'histoires pour accompagner ou résister à l'Histoire. Parvana relève ce défi ; l'animation en particulier donne au film une distance que j'ai trouvée juste et propice à solliciter aussi les émotions sans étouffer l'intellect. Le récit enchâssé, en plusieurs épisodes, de Souleymane et du roi éléphant, illustre ce besoin de fiction... mais avec une approche différente (et qui m'évoque la démarche de Miyazaki) : dans Parvana, la fiction s'inscrit dans la réalité quotidienne, dans l'histoire de Souleymane, tout en faisant écho à cette réalité, elle permet l'évasion. Deux manières de fictionner complémentaires, astucieusement associées dans un même film.