Après l'arrestation de son père, unique référent masculin du foyer, Parvana, petite fille de Kaboul, se travesti en garçon pour la survie de sa famille.
Le film est divisé en deux récits. Le premier, ancré dans le réel, éclaire la société afghane et la condition de la femme sous la charria : strict et perpétuel confinement, mariage forcé de fillettes pré pubères, absence d'instruction, brimades physiques s'ajoutent à la corruption et à la violence ordinaire. La femme devient sous-homme et doit être cachée, par des vêtements, derrière des murs. Sortir au puit, aller au marché relèvent du menaçant périple; Une réalité que l'on souhaiterait d'un autre temps...
Le second, fruit de son expérience et des histoires narrées par son père professeur, Parvana l'imagine et le conte à son petit frère. La quête d'un petit garçon pour se ré-approprier les semences volées à son village par les sbires d'un gigantesque éléphant, ombre cachée au sommet de sa montagne. Le dessin comme les résolutions deviennent enfantins. Unique distraction, primordiale à toute esquisse de résilience...
Le choix perlé des couleurs et le graphisme dépouillé retranscrivent très bien l'atmosphère de ruine et de désolation d'un pays miné par l'islamisme et dans lequel la guerre n'est que l'une des abominations encourus par les femmes.
Accessible et nécessaire.