Après le film allemand La salle des profs, Teddy Lussi-Modeste propose un nouveau film sur les disfonctionnements du monde de l'école qui sort avec son Pas de vague. A moins d'un mois d'intervalle, ce sujet semble être à la mode et ces deux films vont forcément subir le jeu des comparaisons.

Au rang des qualités, le réalisateur est un ancien prof, et ça se voit. Les élèves sont crédibles et François Civil est très bon dans son rôle de jeune prof sexy investi et consciencieux. Là dessus, il n'y a rien à redire. Ensuite, je m'attendais à quelque chose d'assez plat dans la mise en scène, mais force est de constater que le film est très bien filmé. Les images sont belles, il y a quelques très jolis plans de caméra.

Tous ces éléments sont mis au service d'un scénario qui monte en tension au fur et à mesure du film. Ca fonctionne très bien, certes, mais c'est là que les critiques arrivent. Dans La salle des profs, c'est le système qui était mis en avant. Tout était fait pour montrer le poids d'une structure englobante, où les individus ont finalement peu de marge de manœuvre. Dans Pas de vague, le choix posé est diamétralement opposé. Tous les problèmes sont créés et exacerbés par des individus isolés. Ce sont les choix individuels qui façonnent le scénario. Alors en soi, pourquoi pas ? Mais ces décisions sont tellement mauvaises et contreproductives que ça en devient totalement incohérent. Les personnages sont réduits à des êtres soit stupides, soit mauvais, ce qui entrave l'empathie qu'on peut avoir pour eux.

C'est dommage de mettre si peu de nuances, on aurait pu assister à un thriller social intense mais c'est gâché par ces facilités narratives. En plus de ça, la scène finale est complètement hors de propos et casse complètement la tension du film. C'était la pire idée pour terminer son film. Bref, le film est selon moi complètement détruit par son propos simpliste et à côté de la plaque.

Loeil-de-Lynx
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le 12 avr. 2024

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