Avant de me lancer dans le visionnage de ce qui est présenté comme une sorte de film d'horreur à la française inspiré de Paranormal Activity, j'ai bien évidemment cherché à me documenter. Nul besoin de regarder ledit Paranormal Activity, que j'ai déjà vu il y a un moment et qui ne m'a pas laissé un souvenir impérissable, même si je reconnais que cela fait sûrement son effet dans les bonnes conditions avec une bande de potes qui jouent le jeu, et me suis donc lancé dans les vidéos de Norman. Je ne m'étais en effet jamais vraiment intéressé à la production de ce garçon, même si je connaissais le principe : des sketches sur la vie de tous le jours filmés dans sa chambre (ou son salon), avec un montage dynamique. Bon, ne nous cachons pas, je n'ai pas poussé très loin l'expérience vu que j'ai moyennement adhéré au dispositif, ou plutôt à l'humour de ce jeune homme. En même temps, pour un grand réfractaire au stand-up, je pense que cela n'a rien d'étonnant. Cependant, je fus quelque peu rassuré en voyant que le film et ses dialogues n'étaient pas écrits par Norman lui-même, mais par Maurice Barthélemy - qui réalise aussi le film -, qu'on a surtout vu dans la Stratégie de l'échec de Farrugia.

Octave Blin (Norman), jeune peintre visiblement en panne d'inspiration, emménage avec sa petite amie Karine dans une vieille maison de la Creuse. Il vient en effet d'hériter de cette demeure via sa grand-mère, qui est décédée en tombant dans l'escalier. L'adaptation de ce petit couple moderne, qu'Octave filme avec son téléphone, est néanmoins vite perturbée par d'étranges évènements : des bruits suspects peuvent être entendus la nuit ; le voisin, Levantour, vient régulièrement fixer les nouveaux arrivants, s'introduisant parfois dans leur jardin ; les biscuits d'Octave sont dévorés pendant le sommeil de nos héros... Cherchant à comprendre ce qu'il se passe, Blin engage Thierry Musseau, animateur de mariages et enterrements et réalisateur de vidéos de cadavres et de pornos amateurs - disciplines heureusement (apparemment) séparées -, pour qu'il les aide à identifier la cause de ces désagréments auxquels les habitants du patelin semblent familiers puisqu'ils ont peur de la maison et de la défunte grand-mère Blin. Après une première nuit où Thierry renifle les culottes de Karine, se prend un coup de pression de Levantour pour, finalement, se la jouer Ash d'Evil Dead 2 en se battant avec sa main, nos petits amis comprennent que la maison est hantée par des cochons revenants, qu'Octave nomme, fort à propos, les "Porctergeists", qui sont la manifestation du cheptel de mamie Blin. Avec l'aide de Levantour, frappé par une étrange malédiction qui le fait parler en verlan, ils arrivent à briser le sort : la fosse sceptique de la maison, qui refoule depuis le début du film, est en effet un passage vers l'au-delà, et Octave parvient à y faire s'engouffrer les Porctergiests en se jetant dedans, des Granolas à la main. Tout est bien qui finit bien, Octave et Karine vont pouvoir vivre heureux dans la Creuse.

Réalisé avec un budget des plus modestes (dans les 200 000 €), le film fut un véritable four, n'attirant qu'un peu plus de 100 000 personnes alors que le public potentiel, celui composé des abonnés de Norman, devait flirter avec les deux millions de spectateurs à la sortie du film. Et je dois bien avouer que je comprends cet échec. Je serais le premier à concéder au film son côté complètement couillon assumé. Imaginer une histoire faite de cochons fantômes amateurs de Nutella et de Granolas, il fallait l'oser, et cela a le mérite d'être cohérent avec le côté fauché du truc. Malheureusement, la cohérence s'arrête là : le début du film ressemble en effet plus à un enchaînement de sketches de Norman qu'à une mise en place, les éléments d'intrigue étant noyés dans une suite de gags et de vannes, il faut le dire, bien pourraves (au moins tout autant que ce mot), et enfouis sous les tonnes de weed fumés par le couple. Il faut attendre l'arrivée à l'écran de Maurice Barthélemy (qui tient le rôle de Thierry) pour avoir l'impression d'assister non pas à un vrai long-métrage, mais un court-métrage qui tient la route et, ô surprise, avec des blagues qui arrachent un sourire. Malheureusement, le mini-début de soufflé retombe pourtant comme une pierre avec ce final d'une rare grossièreté. Eh non, plonger Norman dans la merde, même si j'estime que cela est à peu près au niveau de ses vannes, ce n'est pas drôle. S'ajoutent à cela quelques moments où Barthélemy semble visiblement trouver son cadre "filmé avec un téléphone et une caméra portée/posée" trop limité, et nous insère des vrais plans... Cela la fout plutôt mal, plombant encore un film qui, à part son côté What the Fuck assumé, quelques vannes perdues au milieu de l'insupportable flot de calembours nazes de Norman et, dans une moindre mesure, les cochons revenants réalisés par une certaine Roxane Fechner - sans doute la nièce/sœur/autre du producteur, qui porte le même nom -, n'a pas grand-chose à offrir...
Radus
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le 6 avr. 2014

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