Produit formaté avec son scénario prévisible, ses rebondissements attendus et ses moments toujours un peu embarrassants (le type ordinaire plus fort que les gros méchants qui deviennent subitement incapables de l’abattre le plus simplement du monde), Pas un mot est cependant un thriller qui fonctionne parfaitement bien. Avec son casting trois étoiles, son ambiance parfois trouble et poisseuse, son habile mélange de suspense et d’action, il remplit parfaitement sa fonction même si on peut aisément lui reprocher d’être trop formaté.
Si la réalisation manque d’élégance, le récit est conduit sur un bon rythme et exploite avec efficacité la partition que récite chacun de ses interprètes. On est parfois agréablement surpris par la construction de l’intrigue, par le choix de certains décors particulièrement soignés et par l’atmosphère blafarde d’un hiver à New-York pour passer outre les invraisemblances et les clichés.
S’il s’inscrit dans une longue liste de thrillers propres aux années 1990 et au début des années 2000 sans jamais se démarquer de la concurrence, il se regarde avec plaisir et sans ennui.