La première fois que j'ai vu ce film, c'était une location VHS dans un vidéo club. La seconde fois, c'était en DVD, il y a deux jours. Aucun souvenir de cette histoire. Pourtant le titre ( aussi nullissime soit-il ) est resté ancré dans ma mémoire. Mais aussi son acteur principal, Craig BIERKO, qui m'avait déjà marqué en bad guy dans le génial Au revoir, à jamais. Sans conteste deux des films marquants de sa carrière avant qu'il ne s'effondre dans les nanars ( Scary movie 4, Super héros movie,....). Donc une (re)découverte.
Mais au fait de quoi ça parle ?
Hannon Fuller est un informaticien de génie. il a mit au point un programme d'univers virtuel, celui de son enfance, les années 30. Le transfert se fait via une machine ayant pour nom : Le Simulacron. Il laisse à son associé, Douglas Hall, une lettre révélant une découverte effrayante. Peu de temps après son retour, Fuller est froidement assassiné. Toutes les pistes semblent accusé Douglas. Pour comprendre ce qui s'est passé, il va devoir s’immerger à son tour dans le monde virtuel.
Début générique et l'apparition de l'adaptation d'un roman SF de Daniel F. GALOUYE. Simulacron 3. Et là, j'ai tilté. Le fameux livre où un scientifique meurt, laissant derrière lui pour seul indice le dessin d'un homme courant et s'approchant d'une tortue, sans jamais la rattraper. C'est le paradoxe de Zénon.
Le titre en VO The Thirteenth floor ou Le treizième étage au Québec est certainement plus parlant que notre traduction française. Si le producteur est connu, Roland EMMERICH, le réalisateur l'est d'autant moins et ne le sera pas davantage. Josef RUSNAK signe une oeuvre à la réalisation d'une banalité affligeante. Aucun plans marquants. Pas d'inspirations dans la mise en scène. Bien dommage lorsque l'on voit le travail effectué à la reconstitution des années 30.
Vous connaissez Inception ? Vous connaissez Matrix ? Et bien sachez qu'ils n'ont rien inventé. Passé Virtuel déforme la réalité et fait parti de ces films qui ne prennent pas les spectateurs pour des cons. Il faudra un petit effort pour comprendre l'histoire, ne pas se perdre dans les différentes interactions de personnages. Même si le twist final peut sembler prévisible, on suit le parcours haletant du héros jusqu'à la vérité. Pas de panique, tout est expliqué et cohérent. A noter que, de nos jours, les effets spéciaux sont encore acceptables. La décoration de l'appartement du héros n'est pas sans rappeler celui de Deckard dans Blade Runner....en moins bien quand même. Pour terminer la bande son n'est pas mémorable.
Passé Virtuel n'aura pas eu un succès phénoménal puisqu'il rentrera à peine dans ses frais. Cependant, il possède un scénario malin à connotations "dickiennes". Un casting peu connu mais convaincant. A noter qu'en 1973, une première adaptation a vu le jour sous la forme d'un téléfilm allemand : Le monde sur le fil.
Pour finir, un passage marquant du livre . Ce fameux paradoxe.
" Se pouvait-il que le dessin contînt encore une autre signification cachée ? Il y avait Achille, à trente mètres de la tortue, tous deux en mouvement. Dans le temps que le Grec met à parcourir ces trente mètres, la tortue a avancé, disons, de trois mètres. Lorsque Achille a couvert à son tour les trois mètres, sa concurrente a encore trente centimètres d'avance sur lui. Il parcourt ces trente centimètres, mais s'aperçoit qu'il est encore à trois centimètres de la tortue, et ainsi de suite, ad infinitum. Achille ne peut jamais rattraper la tortue.
Le dessin de Fuller voulait-il suggérer l'idée d'une réduction à l'infini ? ".