Perdu comme nombre de ses camarades du nouvel Hollywood dans les limbes de la médiocrité, Brian revient à ce qui semble être ses premières amours : un thriller identitaire de mœurs et de meurtres.
Ayant abandonné tout espoir de revoir un jour un bon film de lui après le tir groupé Mission to Mars - Black Dahlia - Redacted, c'est avec une curiosité morbide que je m'engouffre dans la salle.
Et, croyez-le ou non, je me suis pris à croire au projet pendant un quart d'heure... Après quarante minutes d'un épisode de Derrick à la Hollywood Night, survient la scène pivot : Noomi Rapace qui déglingue frénétiquement sa Twingo dans le parking avant de chialer comme une madeleine sous une douche anti-incendie. ( Après Prometheus, Noomi semble vouloir être la porte-parole des cinéastes déchus qui font des comédies fantasques en faisant croire que c'est de l'art. )
Un moment de pure folie drolatique qui embraye sur un éclatement de la mise-en-scène. Décadrages, lumière bleue, rêves en pagaille, Derrick est-il complètement bourré !?
Alors je me dis : "Aah c'est pour ça qu'il m'a fait chier tout le début ? Pour mieux se retrouver ? Intéressant..."
Hélas, trois fois hélas, il ne tient pas la distance. Sa scène de Split-Screen est infâme. Sa scène de meurtre, risible. Sa scène de révélations affligeante. Les diverses influences, Hitchcock et Argento ( mais les récents, ceux qui sont mal produits et ridicules... ) sont transparentes et fades et certains twists complètement vides de tout sens et de conséquences. Si le film a bel et bien cessé d'être chiant à crever, il n'en demeure pas moins embarrassant...
Je comprends tous ceux qui disent du bien du film au nom de ces étranges retrouvailles, mais ça reste trop approximatif et pauvre pour me transporter à ce point.