Film Japonais de 1964 de Yasuzo Masaumura, adaptation du roman Svastika de Jun'ichirō Tanizaki écrit en 1928. Un récit particulièrement moderne pour l'époque, mais beaucoup plus complexe que la simple histoire d'amour entre deux femmes. En effet si le cœur du récit se concentre bien sur les deux personnages féminins, celui-ci va y injecter d'autres éléments, prenant d'étonnants détours et amenant son spectateur dans des zones beaucoup plus à la marge. Loin de toutes images racoleuses, le réalisateur, fort subtilement, mais avec beaucoup de sensualité nous fait ressentir le trouble charnelle du personnage principal à travers une magnifique scène, où les deux femme se découvre. Avec cette romance, quelque peu tortueuse reconnaissons le, mais sincère, le réalisateur met en images avec beaucoup de réussite le désir passionnel, celui pour la beauté du corps de Mitsuko, sorte de déesse païenne incarnée par la magnifique Ayako Wakao. Un corps presque surnaturelle capable d'exacerber les sentiments des différents protagonistes. Tel un soleil, elle est le point d'attraction de toutes les passions, celui qui rayonne et qui aveugle, celui qui rend dépendant. Des sentiments très bien mis en images, magnifiquement évoquer, intenses, sensuels, excessifs, tant ceux-ci semblent conduire à la déraison. La modernité de cette histoire, c'est l'évocation de tous ces sentiments mais aussi d'une certaine forme de féminisme dans cette société rigide des années 60. Où le personnage féminin exprime sa volonté d’être libre de vivre sa passion sans se préoccuper d'un éventuel carcan de la société patriarcale Japonaise. Un film du lundi, une puissante évocation de l'amour, parfois déconcertante mais toujours sincère.