"Passion simple" est le récit d’une passion charnelle entre Hélène (Laetitia Dosch) et Alexandre (Sergeï Polulin) qui finit par un état de dépendance comparable à une drogue dure. Danielle Arbid, qui n’a tourné que 5 longs-métrages en 18 ans (je les ai tous vus) est la réalisatrice idéale pour donner vie à ce récit d’un érotisme torride, fort bien filmé, alternant les gros plans scrutateurs sur le visage si changeant de Laetitia Dosch, qui passe en effet par une gamme impressionnante d’émotions, aux scènes d’amour. Les plans de nuit captent bien l’ambiance urbaine et ses lumières, la scène du métro où se surimpressionne le corps tatoué de l’amant est une réussite, tout comme les plans contemplatifs qui ponctuent le film. Cela étant, le quotidien semble un monde fade, face à cette attraction irrépressible. Danielle Arbid a eu le talent de faire interpréter cette histoire par une actrice et un danseur magnétiques. L’homme est toujours filmé dans sa voiture … Le film étant raconté par la femme, il passe du temps à montrer son vécu. Au fur et à mesure, les scènes sexuelles se font plus brèves … Tourné après l’émergence du mouvement #metoo, et si l’on reste à la surface, le film peut faire polémique, comme l’avait fait le roman d’Annie Ernaux en 1992, mais ce serait se tromper de combat de vouloir n’y voir qu’un rapport de soumission envers l’homme. C’est avant tout le récit sincère, sans fards, d’une femme qui assume sa condition, c’est une explosion de sensualité où femme et homme sont filmés à armes égales.

abel79
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le 22 janv. 2023

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