⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.

Paterson, c’est l’archétype par excellence du film qui rentre dans la catégorie des "losers magnifiques". Ces losers à la vie simple mais qui sont tellement attachants et auxquels on s'identifie facilement.


Au-delà de ça, c'est évidemment extrêmement lent du début à la fin, sans qu'on ait grand chose à se mettre sous la dent. Jarmusch divise son film en sept journées, inlassablement répétées.


Adam Driver joue un conducteur de bus, poète pendant ses temps libres. Ses poèmes reviennent constamment, écrits à l'écran et, en bon loser, ne reflètent pas grand chose d'intéressant. Ca conduit je dois dire à une excellente scène, où il se rend compte qu'une petite fille écrit mieux que lui. La loose jusqu'au bout. Ce poème déclamé par la petite fille, et le seul écrit par Jarmusch lui-même, est de loin le plus beau du film. Il aurait dû peut-être se faire plus confiance parce que tous les autres, écrits par un certain Ron Padgett, ne sont pas à la hauteur et sont eux aussi plusieurs fois répétés.


En résumé, c'est Inside Llewyn Davis sans la musique, sans la poésie et sans la magie des frères Coen. C'est la célébration de la quiétude, de la vie calme sans drame, sans tension. Agréable et relaxant en quelque sorte, mais le film ne propose aucune évolution. C'est une peinture des choix de vie qu'on répète chaque jour, en fonçant les yeux fermés dans des murs invisibles, en s'enfermant dans des routines desquelles on prétend se satisfaire.


Trop fantomatique pour que j'en fasse les louanges, trop inoffensif pour que je l’incendie. Il n’est pas non plus assez ambitieux dans l’humour, la plupart des moments comiques provenant des réactions sonores du chien.


L’appréciation de la poésie est somme toute assez subjective et chacun y percevra quelque chose de différent. On pourra trouver par exemple une certaine beauté à la répétition ou à la singularité pure. Personnellement, j’en aurai rien retiré si ce n'est la prestation subtile mais généreuse d'Adam Driver, quelques beaux plans, la réunion des deux héros de Moonrise Kingdom, et le fait que la troisième génération est aussi respectueuse au ciné que des ados pré-pubères à l’avant-première du nouveau Paranormal Activity.

Peaky
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2016, Les meilleurs films avec Adam Driver et Les meilleurs films de Jim Jarmusch

Créée

le 10 déc. 2016

Critique lue 3.2K fois

49 j'aime

15 commentaires

Peaky

Écrit par

Critique lue 3.2K fois

49
15

D'autres avis sur Paterson

Paterson
Velvetman
9

Twin Peaks

Après Détroit et les sorties nocturnes d’Only Lovers Left Alive, Jim Jarmusch déplace de nouveau son cinéma dans une ville en friche où la lisière se révèle étroite entre les briques en ruine et le...

le 24 déc. 2016

146 j'aime

5

Paterson
Mil-Feux
8

Water Falls - hymne à la vie

Avis à celleux qui "respirent la poésie" et l'admirent, Jim Jarmusch est revenu pour nous faire rêver. Paterson s'ouvre sur l'étreinte profonde et silencieuse d'un homme et d'une femme dans leur...

le 22 déc. 2016

126 j'aime

32

Paterson
Sergent_Pepper
7

Le cercle des poètes disparates

Lorsqu’un poème est écrit en prose ou en vers libre, il perd instantanément la faculté d’immédiate séduction qu’avait son prédécesseur en vers : la rime, le rythme, musique et cadence de la forme...

le 3 janv. 2017

107 j'aime

11

Du même critique

Annihilation
Peaky
9

L'expérience traumatisante d'une merveille de Science Fiction

J’ai le cœur qui bat à 100 à l’heure, mes mains tremblent, j’encaisse. J’encaisse ce qu’il vient de se passer, ce qu’il vient de se dérouler sous mes yeux. L’expérience est traumatisante et laissera...

le 12 mars 2018

115 j'aime

15

The Revenant
Peaky
9

Immersion totale.

Passé l’exercice de style, accompli avec un brio rafraîchissant et sans précédent, de Birdman, Inarritu revient avec une œuvre, toute aussi maîtrisée, mais plus complète. Dès l’une des premières...

le 28 déc. 2015

114 j'aime

18

Brimstone
Peaky
8

Le hollandais malfaisant

On le savait déjà, les réalisateurs hollandais n'ont pas froid aux yeux. Et pour dire les choses comme elles le sont, ce film est insoutenable. Que ce soit le glauque vif, l'absence de morale, les...

le 27 mars 2017

102 j'aime

8