Le casting était alléchant : Natalie Dormer, Matt Smith, Stanley Tucci. Le terrain était connu : une énième apocalypse zombie. Alors pourquoi pas ?
Eh bien si l'on veut conclure en guise d'introduction, on peut le résumer ainsi : pourquoi pas ?
En développant un tout petit peu (mais un tout petit peu), on est tout d'abord surpris pas la qualité de la production : beaux décors, jolie photo, c'est prometteur. Bon, au bout du compte, il y a deux décors, ça ne fait pas lourd.
Puis, on se dit que le postulat de base (le héros peut parler aux zombis) peut finalement apporter quelque chose de nouveau ! Dans la première partie, on sent le parallèle avec la guerre contre le terrorisme (on remplace les zombis par des agents de l'EI, et le héros qui parle zombi par un agent de la CIA qui parle arabe). Ce n'est pas très subtil, mais bon c'est un film de genre. Problème, les scènes d'interrogatoire de zombis sont un peu longues, voire lourdes, et elles sont de surcroît parasitées par un colonel complètement idiot. C'est la partie "cliché" du film et on a un peu de mal à rentrer dans l'histoire. Les nombreux flashbacks mielleux de la vie d'avant ne sont pas non plus des plus heureux.
Enfin, quand arrive l'antagoniste (un zombi qui aime fumer sa clope), au milieu du film, on a un peu l'impression que le scénariste improvise de scène en scène sur l'intelligence des zombis.
Ce n'est pas parce que le héros peut leur parler qu'ils sont censés pouvoir disserter sur la vie et la mort, le désir et la faim. Langue et intelligence sont deux choses différentes. Mais non, ici ça semble aller de pair.
C'est donc un peu brinquebalant, un peu forcé, mais...
Mais l'histoire avance, finalement, et le personnage de Natalie Dormer offre un bel ancrage dans le récit. Elle se pose là, à la fois rassurante, raisonnée et positive. C'est un bonheur de voir une actrice qui était promise à ne plus jouer que des intrigantes manipulatrices (Les Tudor, Cartel, GoT) se diversifier pour jouer de véritables héroïnes et se bâtir une jolie carrière.
Puis arrive le dernier tiers du film, le rythme devient plutôt nerveux et au bout du compte, on prend du plaisir à regarder ce potentiel spin-off de Z Nation.
La fin, franchement abrupte, laisse à penser que le réal a plus qu'envie de se faire sa petite trilogie perso. Pour que ça vaille vraiment le coup, il faudrait tout de même que les personnages masculins (des archétypes sur pattes) et les dialogues bénéficient d'une sacrée amélioration.
Mais... pourquoi pas ?