Grand corps intouchable
Un plongeon qui tourne mal: Benji, membre d'un équipe de basket se retrouve tetra partiel et intégré l'unité de réadaptation du CHU de St-Denis. Ne pouvant bouger que partiellement son membre supérieur droit et ses pieds, la rééducation s'avère délicate, d'autant plus avec les autres gigolos patients tout comme lui, dont Farid, Toussaint et Steeve. Ensemble, ils vont voir passer le temps d'une tentative de retour à la vie normale et aussi ses aléas. Y compris ceux du cœur avec la venue de Samira victime d'un accident de la route.
Une plongée dans un centre de rééducation avec des blessés atteints tant physiquement que psychologiquement : il y avait de quoi craindre une séance de déprime pure. Mais des la première séquence phénoménale nous faisant vivre l'arrivée de Benji grièvement blessé tel que lui le vivrait, l'on comprend de suite que ce film sortira du lot tel intouchables.
La mélancolie introductive laisse place à une leçon de positive attitude rare: si vous avez été hospitalisés sans être tetra ou paraplégique et que vous vous êtes plaints d'une broutille à un moment donné de votre séjour (et je sais de quoi je cause ayant été dans ce cas à la suite d'une fracture bénigne), vous serez impressionnés par cette envie de retrouver une vie d'antan tel que Benji y aspire.
Grand corps malade: l'on connaissait l'extraordinaire poète, l'on découvrait l'écrivain. Et bien, c'est un metteur en scène hors norme qui nous fait partager sa propre expérience.
Le film a la même richesse que le livre éponyme : le sourire ressenti à l'issue de la lecture est ici reconduit: grâce à un casting parfait (quelle performance de Pablo Pauly d'une justesse dans ses mouvements), à une photographie et un son d'une pudeur rares. Et grâce à cette envie d'évasion impossible illustrée notamment par une séquence pouvant rappeler le cercle des poètes slammeurs disparus.
Une somptueuse incursion à recommander vivement et restez jusqu'à la fin du générique si vous avez cette âme poète...