"On ne raconte jamais mieux que ce que l'on connait" Hitchcok

On peut se dire, en voyant ma note, que je me suis emballé avec mon index, le soir même de la projection, et que ce n'est que le fruit d'un enthousiasme bouillant mais surtout éphémère. Le truc, c'est que l'enthousiasme est resté. Faut dire aussi que c'est un film qui me parle, déjà sur quelques côtés personnels, ensuite par rapport aux propositions cinématographiques actuelles, qui sont désastreuses. Il n'y a pas beaucoup de films sur L'HUMAIN en ce moment... Grand Corps Malade et ses potes déboulent, avec un film crée dans la sincérité la plus totale. Rien que ça, c'est un vent frais. Ils nous proposent des gueules inconnues, en ces temps de cinéma français où on ne voit que des Dujardin et des Dany Boon de partout, et y' a pas à dire: c'est souvent chez les non-professionels que nous trouvons les meilleurs castings. Ils sont étourdissants de naturel, et rendent tous les personnages très attachants: le héros qui combat sa tragédie avec l'humour, le désespéré qui a perdu tout sens du mot "respect", le Noir qui ne dépend de personne, celui qui ne trouve de salut qu'en la musique de Bob Marley... Toute une galerie de tranches humaines. Il n'y a pas de méchants dans ce film (à part une infirmière au début, qui a un comportement pas super cool, mais bon elle apparaît 30 secondes), pas de vrais enjeux dramatiques. Juste la Vie qui coule, dans un milieu dont on ne parle jamais, et dont personne ne veut vraiment en parler tout comme des centres psycho-thérapeutique. C'est très important que quelqu'un ose en parler, et surtout rappelle que ces établissements ne sont pas non plus des ambiances de cimetière. Alors, certes, c'est pas avec ce film qu'on va prendre des cours de scénario non plus (qui n'a pas vu le coup venir à des kilomètres avec le p'tit vieux muet pendant tout le film devant l'hôpital ?), mais son élégance dans son propos et sa succession de scènes mémorables sont irrésistibles. Tout est réaliste, rien n'est édulcoré ou exagéré. Le meilleur exemple est la scène d'introduction, juste après l'accident qu'on ne nous montre pas: ni dramatisation ni relativité. Les flashs tels qu'ils sont. C'est également la plus belle preuve des ambitions de mise en scène qu'a Grand Corps Malade et Medhi Dir: eux qui n'ont pas d'expérience cinématographique, ils nous montrent qu'ils arrivent à faire toute sorte de peinture sur la Vie. Cela donne très envie, du coup, de lire l'autobiographie. Et puis, bien sûr, la musique, impeccablement utilisée et très belle, avec un sample de Chopin très réussi.
Alors, même si le sujet fait "peur", malgré les préconçus que des tas de gens s'en font, je vous conseille vivement d'aller le voir. Histoire de changer de Spider-Man ou de Boule et Bill...