Un documentaire passionnant qui révèle des documents inédits (cassettes audio) avec une vraie créativité dans le choix des images pour illustrer les propos de Lola Dewaere (voix off) et respecter l’aspect chronologique (naissance en 1947 à Saint-Brieuc, son père ayant quitté sa mère Mado Maurin qui voulait avorter, alors mariée à Pierre-Marie Bourdeaux qui lui donne son nom mais il est élevé par le 2e mari de sa mère, Georges Collignon, 1er film en 1957 sous le nom de Patrick Maurin, n’aimant pas alors être acteur et en compétition avec ses demi-frères et sœur, subissant des abus sexuels d’un membre de sa famille, sa mère fermant les yeux, prise du pseudonyme de Dewaere, en référence à son arrière-grand-mère maternelle qui avait épousé un Flamand, rupture en 1975 avec Miou-Miou qui le quitte pour Julien Clerc et à l’origine de son héroïnomanie, boycott de la presse après qu’il ait frappé un journaliste de France-Dimanche qui avait relaté, contrairement à sa promesse, son mariage avec Elsa, la mère de Lola, rupture avec Elsa qui le quitte pour aller vivre avec Coluche en Guadeloupe). Le début donne le ton avec un commentaire de Patrick Dewaere déclarant « qu’il ne serait jamais vieux et qu’il avait peur du lendemain ». Lola Dewaere (née le 4 décembre 1979), dont le père est mort alors qu’elle avait 2 ans et demi, ne prononce le nom de Papa qu’à la fin du film et a commencé à voir ses films à partir de l’âge de 18 ans. Alexandre Moix aurait dû insister sur le fait que des réalisateurs ont su exploiter les fêlures et la souffrance de Patrick Dewaere, même si cela n’est pas ça qui l’a poussé à se suicider [le 16 juillet 1982, à 35 ans, pendant la préparation du tournage du film « Edith et Marcel » (1983) de Claude Lelouch]. On voit que le cinéma peut broyer des acteurs fragiles, ainsi que l’esprit de castes des journalistes.