Nous sommes tous Paul Sanchez

En voilà une œuvre singulière et intrigante, entre film d'auteur décalé et thriller plus classique.
De ce point de vue, l'intrigue "policière" en vaut bien une autre, mais la lenteur assumée (40 minutes quand même pour en arriver à l'annonce du titre : "Paul Sanchez est revenu!"), les dissonances de la bande originale, plus quelques incongruités dans la narration et la caractérisation des personnages, témoignent de la volonté manifeste de proposer quelque chose de différent - le leitmotiv de la réalisatrice Patricia Mazuy depuis ses débuts.

Du coup, pas évident pour le spectateur de se positionner face à ce film étrange.
Ce que je sais, c'est que je suis clairement fan de la jolie Zita Hanrot (à la fois douée et gravement sexy), et que Laurent Lafitte signe l'une de ses meilleures prestations avec ce personnage torturé. Ce qui permet de se raccrocher aux branches lorsque le film semble nous perdre, en particulier dans sa première moitié.
La seconde partie, qui gagne en rythme et en intensité, s'avère moins exigeante, sans renoncer pour autant à ce pas de côté qui distingue "Paul Sanchez est revenu!" du tout-venant.

Au final, si je reste globalement perplexe, j'ai plutôt l'impression d'avoir aimé le cinquième long-métrage ciné de Patricia Mazuy (également auteur de plusieurs téléfilms), dont le moindre des mérites n'est pas d'avoir su caster des seconds rôles méconnus, mais capables d'un talent et d'une personnalité remarquables, à l'image de Philippe Girard (le commandant de gendarmerie), Anne-Lise Heimburger (la femme délaissée) ou Idir Chender (le journaliste PQR).