Je craignais le pire après m'être ennuyé devant La collectionneuse de Rohmer, mais si l'on retrouve dans Pauline à la plage des textes plutôt littéraires, le cinéaste a cette fois à mes yeux parfaitement su capter ce qui fait les amours adolescentes. Plus ou moins adolescentes à vrai dire puisque Marion, le personnage joué par Arielle Dombasle, a visiblement la trentaine et que le film parle d'elle aussi.
Le truc qui marche vraiment bien dans ce film c'est son atmosphère ainsi que le personnage de Pauline. Alors qu'elle ne parle pas du tout comme une jeune fille de son âge, son personnage transpire le vrai, le vécu, quelque chose de fort.
La mise en scène n'est pas très travaillée, c'est un film naturaliste de personnages pur et dur, une tranche de vie. Je comprends tout à fait qu'on puisse ne pas s'attacher à ces gens-là ou ne pas saisir l'intérêt d'un tel film, mais pour ma part je trouve qu'il y a du vrai là-dedans, il est du bon côté de la frontière. Vous savez, cette frontière très fine mais pourtant très significative entre une sitcom d'AB Productions sur des histoires d'amour écrites sans talent et dont on se fiche et un bon film.