"Pauvres créatures" c'est :
- Emma Stone comme on ne l'a jamais vue.
- Des animaux deux en un (J'ai commandé un coq-bulldog pour Noël).
- Un discours très dans l'air du temps, mais traité ainsi c'est réjouissant.
- Un univers visuel délirant, à la Tim Burton sous drogues dures.
- Un Mark Ruffalo qu'on ne soupçonnait pas d'avoir ainsi le rythme dans la peau.
- Du rire parfois complaisant mais du rire quand même, et que ça fait du bien !
- Un Yórgos Lánthimos qui continue d'être épuisant, too much, fier de ses trouvailles, mais enfin revenu à du ludique.
- Un récit qui aurait mérité d'être raccourci ici et là mais foisonnant d'idées.
En résumé j'ai retrouvé un Lánthimos qui ne se contente pas du conceptuel, des actrices et acteurs survitaminés, et à l'heure où les franchises règnent en maître sur le cinéma mondial, où les gros studios font dans le formaté, l'aseptisé, ça fait du bien de voir débouler un tel objet qui ose les outrances du Grand-Guignol, qui assume à fond son pachydermisme, qui est assez malin pour sembler immoral alors qu'il prend bien soin de répondre aux critères moraux (progressistes) actuels.
J'ai fini la séance éreinté mais heureux car l'enthousiasme de la salle était palpable, car ces applaudissements spontanés prouvent qu'on peut encore produire de gros films hors des sentiers battus qui ravissent des spectateurs heureux de sortir de leur zone de confort, des films à l'imaginaire débordant qui provoquent un plaisir certain. Même si celui-ci est parfois coupable...