J'avais détesté The Lobster donc j'avais un peu peur d'aller voir ce film. Bête de surprise.
Pour moi ce film se résume assez simplement : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué.
En gros le film construit tout un cadre a la limite du fantastique autour de l'histoire de Belle Baxter, alors qu'en fait, le fond de l'histoire n'est qu'un récit d'émancipation féminine.
Découvrir ce que c'est que d'être une femme, avec des sentiments et un corps à soi. Découvrir ce que c'est que le monde, les hommes, la cruauté. Une sorte de Candide moderne.
Et le rapport entre la simplicité du fond et la complexité de la forme est vraiment très bien trouvé selon moi. Le personnage de Bella et la découverte de son corps sont vraiment très finement écrits - alors que le réalisateur est un homme. Il y a du Virginie Despentes dans son désir de posséder son corps et d'en faire ce que bon lui semble peu importe que ce que les hommes en pensent.
Pour ce qui est de la forme, elle est extremement particulière : utilisation ultra fréquente du grand angle, du fish eye, Le passage du noir et blanc à la couleurs (qui n'est d'ailleurs pas vain mais correspond à un vrai changement dans le récit) ; c'est plutôt sublime par moment, des scènes surréalistes, à la limite du jeu vidéo.
Seul bémol : les 20 dernières minutes. Qui n'ajoutent rien au film selon moi si ce n'est une forme de répétition qui peut lasser... En l'enlevant on a un excellent film de 2h absolument prenant...