Ce film est un maelstrom de plusieurs œuvres (littéraires, cinématographiques, bédéesques). Il s'agit d'une fresque cultivée dont le jeux consiste à retrouver dans quelle partie du patchwork de la culture occidentale on se trouve. Pour la trame, on utilise celle de Bouvard et Pécuchet, exploration naïve des disciplines par le prisme d'un esprit vierge maté de relents picaresques et d'Enfant Sauvage. Pour l'introduction, c'est à Moreau (sans son île) ou à Mary Schelley qu'il est fait appel mais également à Lewis Caroll, c'est ainsi que nait cet être féminin, formellement accompli mais intellectuellement balbutiant donc forcément imparfait.
La direction artistique est un mix de Schuiten, Murnau et Jeunet (avec Carro).
La religion, grande absente de l'exploration de Bella, probablement pour des raisons plébéiennes, est néanmoins (occidentalisme oblige) légèrement saupoudrée aux moments nécessaires de la narration.
On regrettera la concession inclusive qui impose deux personnages de couleur pour camper l'humanité dans ce monde occidental hideux, cruel et décadent.
Je ne me lancerai pas dans une analyse connotative ni symbolique de l'œuvre, la lecture des autres critiques de Sens Critique sont assez comiques pour en démontrer le ridicule assumé.
Mon épouse pense que le sexe est omniprésent et triste, réduit à un mécanisme désenchanté, pour ma part, c'est un MacGuffin.