Payback est le genre de films au parcours résolument tourmenté par une production chaotique : réalisé par le scénariste Brian Helgeland, cette seconde adaptation du roman "Comme une fleur" (déjà porté à l'écran dans les années 70 à travers Le Point de non-retour) ne convient hélas pas aux producteurs qui y voyaient une sorte de nouvelle Arme Fatale, ceux-ci obligeant Mel Gibson à retourner certaines scènes et à notamment changer toute la fin du film... Le résultat final est pourtant détonant, violent, extrêmement sombre, agrémenté des pointes d'humour propres à l'interprète de Mad Max et un scénario totalement accrocheur.
L'acteur australien incarne donc un voyou de la vieille école, trahit par sa femme et son meilleur ami, est laissé pour mort avant de revenir pour ainsi dire de l'au-delà afin de se venger et surtout afin de récupérer sa (modique) part, quitte à s'attaquer inconsciemment à la pègre locale. Une histoire originale, bien menée et aux multiples rebondissements, filmée avec soin et transcendée par des couleurs ternes et une atmosphère constamment pesante. Dialogues truculents, musique funky et séquences ultra-violentes ponctuent le long-métrage d'une ambiance unique, faisant de Payback un petit chef-d'œuvre du polar à déguster sans modération.
Quant à la version director's cut de Helgeland, elle est tout aussi réussie, l'aspect comique étant cependant débarrassé tout comme les séquences gore, moins présentes que dans la version ciné, et dont la différence notable réside surtout dans la fin du film, totalement différente, partant dans une optique plus sobre mais tout aussi attrayante. Ainsi, œuvre bordélique en coulisses mais véritable bijou couleur charbon dans l'ensemble, Payback reste tout bonnement un polar mémorable à ne surtout pas négliger.