Ancien militaire, aujourd'hui écrivain désargenté, Charles Beaulieu accepte la mission que lui propose un agent du contre- espionnage (Bernard Blier, dans une composition qui n'est pas sans quelques accents "lautnériens") d'accompagner le voyage en Allemagne d'un savant français.
C'est une petite histoire d'espionnage, plus discursive que mouvementée, que met en scène Edouard Molinaro. Le sujet, même s'il ne porte pas à l'action débridée et ne revendique pas forcément un suspense haletant, manque toutefois, tel qu'il est adapté ici, d'un minimum d'envergure et d'idées fortes. Son credo, à l'opposé des intrigues à la James Bond, semble être une façon d'espionnage "intimiste" (question de budget?). Le film repose sur la duplicité des personnages gravitant autour du scientifique Banck (Maurice Garrel) dont Louis Jourdan, dans une prestation honorable, est peut-être la dupe.
Est-ce le manque d'éclat originel du scénario qui inspire sa réalisation indolente à Molinaro? Toujours est-il que la passivité de l'intrigue et des protagonistes confine à l'ennui, en dépit que le cinéaste évite les stéréotypes.