5 ans après son très bon film d'animation «J'ai perdu mon corps» (César du Meilleur Film d'Animation), le réalisateur Jérémy Clapin nous revient avec ce film de genre en prises de vue réelles (mais pas seulement), traitant de l'absence et du deuil impossible.
Et malgré son potentiel évident, une œuvre S-F et humaine devant laquelle je suis resté assez mitigé, assez insensible.
D'un point de vue formel, l'ensemble est d'une grande maîtrise (mise en scène, photographie, sound design, effets spéciaux, musique atmosphérique), conférant au film une ambiance singulière, onirique et assez envoûtante par moments.
Les quelques séquences animées et spatiales qui traversent le film (illustrant les désirs et les espoirs d'Elsa, dessinatrice elle-même, et sa volonté de ne jamais rompre le contact avec son frère) ne font que renforcer cet aspect-là, voguant entre ici et l'ailleurs.
Malheureusement, malgré un point de départ très intrigant, l'histoire (s'inspirant notamment de «Contact» ou encore de «L'Invasion des profanateurs») et la manière dont elle se déroule n'est jamais vraiment captivante ou surprenante, comme si le film se refusait d'aller au fond des choses, de lâcher prise, et préférait se reposer sur sa forme.
Une impression d'inabouti que j'ai ressenti une grande partie du film (notamment par certains dialogues pas très inspirés), jusqu'à une conclusion expédiée et pas à la hauteur des questionnements que posait celui-ci (Jusqu'où est-on prêt à aller pour retrouver l'être perdu ? Que vaut une vie face à une autre ?).
L'impression d'avoir assisté à une œuvre "arty", mais sans doute trop courte et pas assez connectée à l'humain (ce qui est dommage, d'autant plus au vu de son récit profondément terrien).
Un film de genre à l'esthétique marquante, mais une projection dont je suis finalement ressorti avec une frustration certaine. Dommage.