Très attendu après ses débuts avec J'ai perdu mon corps, le premier long-métrage de Jérémy Clapin en prises de vues réelles (quoique, pas totalement) reste dans une veine ouvertement fantastique. L'histoire ressemble un peu à certaines de celles développées dans La quatrième dimension, voire, pour les amateurs, dans le très fameux Les Envahisseurs, mais pas avec les mêmes visées. Et puis, n'est pas David Vincent qui veut car la jeune femme en deuil qui prend sa suite, bien malgré elle, dans Pendant ce temps sur terre, n'a pas sa hargne ni sa volonté. Plutôt qu'un film inabouti et frustrant, eu égard à son point de départ,, Jérémy Clapin aurait pu écrire une BD qui aurait sans doute donné plus d'impact au côté mystérieux du récit. Le film s'appuie sur certains effets sonores mais reste visuellement bien trop sage pour susciter une véritable exaltation. Quant à l'émotion, en dépit du sujet et du dilemme posée à son héroïne, elle ne transparaît presque jamais. Si Pendant ce temps sur terre n'est jamais fastidieux, c'est parce que le suspense y est bien présent et que l'on est en droit d'espérer un dénouement de l'ordre du grandiose. Las, c'est une vraie déception, il se révèle non seulement énigmatique mais aussi sans aucun relief.