Pendant ce temps sur Terre, le dernier opus du réalisateur Jérémy Clapin, se présente comme une œuvre audacieuse mêlant drame, science-fiction et animation. Le film suit Elsa, 23 ans, qui vit dans l’ombre de la disparition mystérieuse de son frère aîné, Franck, un spationaute disparu au cours d’une mission spatiale trois ans plus tôt. Ce deuil impossible imprègne chaque instant de son existence jusqu’au jour où elle est contactée depuis l’espace par une forme de vie inconnue, qui prétend pouvoir ramener Franck sur Terre. Cependant, cette offre singulière a un prix, et Elsa se retrouve confrontée à un dilemme émotionnel déchirant.
Clapin, connu pour son précédent succès J’ai perdu mon corps, démontre une fois de plus son talent pour jongler entre le réel et l’imaginaire. En intégrant des prises de vue réelles à des séquences d’animation, il crée un univers visuel captivant qui reflète le monde intérieur d'Elsa. L’esthétique du film, à la fois délicate et immersive, nous entraîne dans un voyage à travers les méandres de la mémoire et du souvenir. Chaque image, chaque transition entre les mondes s’opère avec une fluidité qui renforce l’intensité émotionnelle de l’intrigue.
La bande-son, signée Dan Levy, apporte une dimension supplémentaire à l’expérience cinématographique. Composée de mélodies envoûtantes et de sonorités magnétiques, elle magnifie les moments clés du récit, soulignant la tension et l’espoir qui se mêlent tout au long du film. Levy, déjà reconnu pour son travail sur J’ai perdu mon corps, parvient à capturer l'essence même de la quête d'Elsa, rendant chaque note aussi poignante que les scènes qu'elle accompagne.
Megan Northam, révélée dans la série Salade Grecque, incarne avec brio le rôle d’Elsa. Sa performance est à la fois émotive et puissante, permettant au public de ressentir la profondeur de son chagrin. Northam dépeint une sœur pleine de détermination, naviguant entre l'espoir et la désillusion, et sa présence à l’écran est tout simplement captivante. La dynamique entre elle et le personnage de Franck, bien que souvent absent, est palpable, renforçant l'impact de leur lien fraternel tout au long du film.
Le film ne se limite pas à une simple exploration du deuil ; il pose également des questions profondes sur l'amour, le sacrifice et la nature des relations humaines. À travers les choix qu'Elsa doit faire, le spectateur est amené à réfléchir sur les limites de la loyauté et les sacrifices que l'on est prêt à consentir pour ceux que l'on aime.