Un sympathique film de SF, dans la lignée de Save the green planet ou K-Pax, qui font la part belle à des portraits de personnages qui interrogent le monde. Et c'est justement là que le bas blesse un peu, le film de Clapin ne creusant jamais assez son concept pour vraiment l'embrasser, tournant autour pour simplement l’effleurer.
On y suit le pas de coté d'Elsa, qui met sa vie en pause le temps de digérer la disparition de son frère lors d'une mission spatiale, se perdant dans ses pensées, dans sa vie, comme s'il fallait arrêter d'avancer et de rêver face au deuil. Malheureusement cette thématique n'est qu'esquissée, et le scénario propose peu d'éléments dramaturgiques, restant trop léger dans ses idées pour créer suspense et émotion.
N'en demeure pas moins une histoire intrigante à l’atmosphère poétique et délétère réussie, mais où le manque d'écriture des personnages secondaires embarrasse, donnant l'impression d’être là juste pour allonger le métrage à 1h20, là où un court de 20 minutes suffisait. Et même si je ne me suis pas trop ennuyé, j’espérais être davantage transporté et bousculé, plutôt que de glisser mollement vers une fin atone qui tombe un peu à l'eau.
Bref, n'en reste pas moins que le réalisateur et scénariste du génial J'ai perdu mon corps ne démérite pas, proposant tout de même une œuvre suffisamment originale dans le paysage cinématographique français pour me donner envie de découvrir avec un réel intérêt son prochain projet.