On change d'échelle pour passer clairement dans la catégorie des blobkbusters, un surclassement sans doute dû au succès de Busan, mais dont la cgi est assez loin des standards U.S. La chose est flagrante lors des scènes de bagnoles, on passe soudainement d'une mise en scène cynique et réaliste à un gros délire cartoonesque dans un mélange des genres mal assorti. Les aptitudes démentielles des deux gamines quand elles sont au volant ridiculiseraient même les exploits automobiles de Vin Diesel et consort. Ces petites aberrations et incohérences scénaristiques sont néanmoins anecdotiques (en plus d'être plutôt cool) et n'entament pas vraiment la solidité d'un scénario souvent prévisible mais bien ficelé.
Reprenant grosso modo le schéma de New York 1997 le film réussit à marier le post-apocalyptique nocturne avec une sorte de no man's land carcéral, mais contrairement au charismatique Snake Plissken le héros est trop effacé pour endosser le leadership et donner de la force à sa rédemption. Les autres personnages sont pour la plupart stéréotypés dans la logique d'un film de genre avec une prédominance de militaires débauchés qui en font vraiment des caisses, à l'image de la réalisation pompière lors des climax qui surabuse de ralentis censés rendre les scènes épiques mais qui survendent trop l'héroïsme en appuyant autant la chose. Malgré ces fautes de goût esthétiques le résultat final reste largement appréciable, un mix de divers références à des films du genre cuisinés à la sauce coréenne.