Sous quel angle critiquer ce film ? Sous le prisme du premier en considérant ce Peninsula comme Busan 2, donc suite directe de ce mythique Train to Busan, qui il y'a 4 ans arrivait a repousser les limites du Z-Movie ? On tout simplement en prenant le film comme film de genre, utilisant le Lore instauré par le premier pour laisser place aux envies de son réalisateur Yeon Sang-ho ?
Essayons de faire court, car soyons honnête, Peninsula (et non Train to Busan 2) est loin d'atteindre la puissance novatrice du premier.
Tout d'abord, là ou son prédécesseur exploitait intelligemment la menace Zombie à travers sa configuration exiguë du train et sa mise en scène soignée, cette menace n'est tout simplement pas présente dans cette "suite". Nous avons le droit à une basique mission commandé par ces méchants américains et ces méchants chinois auprès d'une poignée de Coréens ayant survécus à l'apocalypse de la Péninsule Coréenne 4 ans auparavant.
Don't worry about the Zombies, I heard they're practically blind.
Tout comme dans un 28 semaines nous avons affaire à un No Man's Land. Mais là ou la suite de la franchise de D. Boyle apportait un fond "gestion de la pandémie" avec la reconquête de la Grande Bretagne depuis le "Ground Zero" de Londres, Peninsula lui, n'explique absolument rien. La Corée semble abandonnée à ses hordes de Zombies, juste ceinturée par quelques bateaux militaires et restante accessible de manière déconcertante. Mais revenons à notre mission. Notre A-Team devra donc aller récupérer une somme d'argent générique dans un Van perdu au milieu de Busan, sans pour rappeler les plus mauvais films du genre telle les Doomsday ou les plus mauvais Resident Evil. Yeon Sang-ho semble vouloir faire malheureusement évoluer sa franchise vers de l'action pure où les zombies se révèlent plus comme "Gimmick" bien pratique pour accélérer les péripéties de notre héro.
Justement, notre héro, Jung-Seok va rencontrer deux gamines survivantes de cette Corée ravagée. L'une maîtrisant le pilotage à tel point de faire passer Vin Diesel pour un ado débutant sa conduite accompagnée, l'autre spécialisée dans le re-routage de horde avec ses voitures téléguidées fluorescentes (oui oui)
Plutôt que de chercher a varier les situations oppressantes propre au genre, le réalisateur Yeon Sang-ho veut faire dans le spectaculaire très pop-corneux. Quitte à ajouter une faction façon Mad-Max de para-militaires enragés avec pour unique divertissement des arènes sauce Zombie sur la péninsule.
On a donc le droit à une succession de scènes de bagnoles quasi entièrement numérisées entrecoupées de disputes de clans permettant de faire avancer le récit. Non pas que ce soit mal fichu (c'est d'ailleurs d'assez bonne facture avec un certains sens habituel de la photographie et de la mise en scène) le soin apporté à la lumière de cette cité où les scènes de courses poursuites soulignent ce contraste entre la ville bleutée/grisâtre et le jaune des Flares ou des optiques de voitures, habillement utilisées pour attirer les hordes de Z. Seul bon point du film.
She made a very sensible decision...
S'en vient ensuite les clichés habituels du cinéma Coréen comme dans ses qualités (ses ralentis) mais aussi dans ses travers (ses ralentis !) ou le désir de vouloir absolument faire du mélo agrémenté de litres de larmes (au ralenti bien sur) et appuyé par les violons miaulants. Là où dans le premier Busan, l'empathie père/fille marchait et épousait parfaitement ce type de cahier des charges du cinéma Coréen, réutiliser ces codes pour une histoire aussi générique et impersonnel fait tomber ce film dans le grossier, le classant presque au côté des Nanars du genre, quel dommage.